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23 Oct

Fils du feu - Guy Boley

Publié par Rion06  - Catégories :  #Littérature française

Grasset - 160 pages - paru le 24/08/2016

 

Résumé

Nés sous les feux de la forge où s’attèle leur père, ils étaient Fils du feu, donc fils de roi, destinés à briller. Mais l’un des deux frères décède précocement et laisse derrière lui des parents endeuillés et un frère orphelin. Face à la peine, chacun s’invente sa parade : si le père s’efface dans les vagues de l’ivresse, la mère choisit de faire comme si rien ne s’était passé. Et comment interdire à sa mère de dresser le couvert d’un fantôme rêvé ou de border chaque nuit un lit depuis longtemps vidé ? Pourquoi ne pas plutôt entrer dans cette danse où la gaité renait ? Une fois devenu adulte et peintre confirmé, le narrateur, fils du feu survivant, retrouvera la paix dans les tableaux qu’il crée et raconte à présent. Ainsi nous dévoile-t-il son enfance passée dans une France qu’on croirait de légende, où les hommes forgent encore, les grands-mères dépiautent les grenouilles comme les singes les bananes, et les mères en deuil, pour effacer la mort, prétendent que leurs fils perdus continuent d’exister. Dans une langue splendide, Guy Boley signe ainsi un premier roman stupéfiant de talent et de justesse.

Mon avis

Au début, le narrateur est un jeune garçon qui nous raconte son enfance dans un petit village français. Il parle de la forge que tient son père et où travaille Jacky, un homme mystérieux qui a changé sa vie. Il raconte également la vie quotidienne à la maison, avec la voisine, Marguerite qui ne se remet pas de la perte de son fils et qui l'attend, chaque jour, à sa table ; avec sa grand-mère qui cuisine des grenouilles et surtout avec sa mère, mère aimante mais femme plutôt malheureuse. Alors que la situation entre cette mère fragile et ce père indestructible empire, survient la mort du petit frère, qui va profondément bouleverser leurs vies. La maman n’accepte pas ce décès et continue de vivre comme si rien ne s'était passé, en racontant des histoires le soir à son plus jeune fils, en le conduisant à l'école ou encore en continuant de lui préparer ses repas. Cette situation va être difficile à vivre pour le narrateur, surtout en grandissant, lorsqu'il va commencer à vouloir aborder des sujets délicats avec cette mère qui n'est plus que l'ombre d'elle-même.

 

Il y a beaucoup de mélancolie dans ce livre provenant principalement de l'arrivée de la société de consommation et donc du changement des habitudes de chacun et des paysages environnants. Le père est obligé de quitter sa forge pour proposer des produits plus en adéquation avec la demande et, il va petit à petit s'éloigner de sa femme, la laissant seule avec son chagrin. 

L'histoire de ce jeune garçon est passionnante, j'ai pris beaucoup de plaisir à suivre son évolution et la manière dont il percevait le monde qui l'entourait. Le rapport qu'il a avec sa mère est très touchant et l'on ressent parfaitement l'intensité de l'amour qu'il lui porte. Certains passages sont bouleversants, notamment ceux concernant cette maman qui n'arrive pas à faire son deuil et qui sombre indubitablement dans la folie.

 

Le vocabulaire employé est fort et savamment étudié, les phrases sont brillamment construites, offrant un récit extrêmement puissant, riche, poétique et envoûtant.

Guy Boley nous propose ainsi un premier roman extrêmement plaisant à lire.

 

Merci à Myboox et aux éditions Grasset pour cet envoi dans le cadre d'un "appel aux lecteurs" pour la rentrée littéraire 2016.

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À propos

Dans ce blog, je vous parle de mes principales lectures et vous dis ce que j'en ai pensé